L'ombre qui se cache.

Je rentre à la nuit tombée.
Ma sacoche en bandoulière.
J’ai comme une prémonition.
Une vague idée.

Je pose ma serviette sur la table.
J’entends le bruit feutré d’une ombre.
Un frou frou presque imperceptible.
Mais je devine qu’elle est là.
Désirée, elle aime l'être.
Ma femme est dans le coup.
Mais se tait pour ne pas foirer l’affaire.

L’ombre se cache quelque part.

‘…Elle n’est pas là Sharon… ?’
Vicky… ?’

Pas de réponse.
Un bruit se déplace,
L'ombre se faufile.
Une porte se ferme lentement.
Silence, elle se cache.

‘…Pourtant tu m’as dis Ô toi Femme, qu’elle allait venir… !’
Silence, le mystère s’épaissit.

Je cherche, je renifle, son odeur est là
Quelque part. Mais où… ?’
Je vais au balcon.
Je me penche.
Rien sous la table.
Mon regard fouille derrière le fauteuil.
Je pousse la porte de la salle de bain.
Je rentre dans la chambre de ma fille.
Je suis au ras du sol.
Mon regard embrasse la surface lisse de mon salon.
Rien. Pourtant elle est là.

L’ombre se meut sans bruit.
Je la sens, la devine.
Le bruit devient caresse.
Je reviens sur mes pas.

‘…Tiens l’oreiller a grossi… !
Sous les couvertures… !’

Elle si petite,
Elle s’est fondue d'entre les draps
De mon lit défait.

Un gloussement, un petit rire.

Enfin, une tête

‘…PapIIIIIII…!’

Je coince l’ombre entre mes bras.
Elle est serrée contre moi.

Sharon.